(latin vanitas)
Autovanité est un diptyque composé de deux moulages de ma tête tirés en paraffine. Le premier tirage est présenté comme un masque mortuaire sans artifices, dépourvu de pilosité et dans sa réalité la plus crue. Le second, quant à lui, m’a servi de bloc de taille dans lequel j’ai sculpté les contours de mon crâne en suivant les arêtes osseuses décelables sous ma chair.
Dans cette sculpture, l’artefact final est à mon sens tout aussi important que le rituel par lequel je suis passé pour le réaliser : sculpter à l’intérieur même de mon image et dépouiller progressivement mon ego pour découvrir le reliquaire qui contient mon esprit. Depuis l’enfance, je suis fasciné par les ossements et plus particulièrement par les crânes en tant que témoins de l’existence passée d’un être vivant, habités par un univers d’idées, d’émotions et de souvenirs. Ce projet m’est venu du fait que, plus que de ne jamais voir directement ma tête, je ne pourrai jamais voir mon propre crâne alors même que je l’habite et qu’il sera le dernier témoignage anonyme de mon passage.