La Providence a voulu que je sois là le 15 avril sur l’île Saint-Louis lorsque le temple ardent fut mis à bas. Je suis resté pétrifié, mon regard accroché par la passion de Notre-Dame. Cette nuit de sabbat, les flammes sauvages ont gravé à jamais dans ma mémoire les lignes gothiques acérées de sa carcasse.

Aussi bien d’un point de vue symbolique qu’iconographique, le parallèle avec la lame de tarot de la Maison-Dieu s’est imposé à moi comme une évidence. Inspiré par le système de représentation médiéval qui pose les éléments de manière frontale et hiératique, la flèche centrée et symétrique forme une échelle noire en dentelle de charbon, traversant de bas en haut le cadre aux proportions d’une lame de tarot. Le style de cette xylogravure est brutal et incisif à dessin de traduire la violence de l’événement. J’ai alors travaillé sur l’aspect décharné de la flèche traversée par les flammes, jouant sur l’ambiguïté entre le ciel, la fumée et les flammes, un doute renforcé par ces deux silhouettes ardentes d’oiseaux se précipitant à bas comme des comètes.